Avez-vous déjà entendu parlé du Kopi Luwak, le café le plus exotique et le plus cher du monde, produit à partir des excréments d’une civette ?
Le mammifère indonésien a désormais un concurrent de taille : L’oiseau « Jacu », du Brésil. Cet oiseau de la province de l’Espirito Santo raffole des cerises de café mûres. Fin gourmet, il ne choisit que les meilleures, et préfère les cerises jaunes aux rouges. Le Jacu, cousin du faisan, joue donc à son insu le rôle d’un sélectionneur naturel de café de qualité.
 
Le Jacu a longtemps été rejeté des plantations de café, considéré comme un prédateur, mangeant les meilleures graines des plantations. Mais depuis peu, les brésiliens le perçoivent comme leur cueilleur le plus efficace
et sans doute comme le plus rentable.
Une fois que le Jacu a ingéré la cerise, il élimine le grain digéré, qui reste parmi ses excréments, sous les caféiers. Ces grains sont ensuite séchés, lavés et conservés dans leurs coques pendant environ trois mois.
Sa supériorité supposée sur le Kopi Luwak tient aux différents systèmes digestifs entre les deux animaux. Les enzymes digestifs sont similaires chez les mammifères et chez les oiseaux. Cependant, alors que les gésiers produisent des acides aidant à fissurer et à broyer les graines, ces acides sont peu développés chez les oiseaux du même type que le Jacu. Les grains n’ont donc pas beaucoup d’égratignures qui permettraient l’absorption de produits chimiques qui pourraient altérer les propriétés du grain.
Les caféiers concernés poussent à une altitude d’environ 450 mètres. Les variétés de café dont se nourrit le Jacu sont le Bourbon, l’Icatu et le Catuai. Ce café possède une acidité légèrement supérieure à celle des autres grains de café produits dans la même région. Le café « Jacu bird » est un café corsé, vif, et doux. Son arôme, à la fois subtil et vigoureux, ne se retrouve dans aucun autre café au monde.
Malheureusement, sa production ne dépassant pas les centaines de kilos, ce café d’exception a également un prix d’exception : Environ 200 euros le kilo, plus cher encore que le Kopi Luwak. Reste donc à espérer que ces volatiles fassent beaucoup de petits
Cerise
Nom donné au fruit du caféier.
Arôme
Sensation que provoquent les gaz qui émanent du café filtré au moment où ils sont inhalés par le nez. À proprement parler, l'arôme est inséparable de l'acidité et de la saveur. Les cafés acides ont une odeur acide, et les cafés riches en saveur le sont également en odeur. Tout de même, certaines notes fines, évanescentes, se révèlent principalement dans le nez d'un café, pour utiliser le langage de certains dégustateurs. Très souvent, on remarque dans certains cafés une note florale subtile, particulièrement au moment où la croûte est brisée dans le rituel traditionnel de dégustation. Les meilleurs cafés de Colombie et de Kona sont particulièrement réputés pour leur arôme floral. L'arôme, purement olfactif, se perçoit par les voies rétro-nasale. La café recense principalement 6 familles aromatiques dominantes : végétale, florale, fruitée, boisée, épicée et grillée.
Grain
Chacune des deux moitiés torréfiées du fruit du caféier. Fève ovoïde et aplatie recouverte par la pellicule argentée, la parche, la pulpe et enfin la peau de la cerise du caféier. Le grain de café est composé d'eau (grain vert, 6 à 13 %; grain rôti, 5 %), de sucres insolubles dans l'eau (grain vert, 30 %), de matières grasses (15 à 20 %), de protéines (grain vert, 11 %), d'alcaloïdes, dont la caféine (arabica, 1 à 1,5 %; robusta, 1,6 à 2,7 %) et de minéraux (potassium, calcium, magnésium et phosphates). Les grains provenant des plantations en basse altitude sont gros et épais et leur sillon central est large et marqué. Par contre, les grains des plantations en haute altitude ont une fente mitoyenne fine et moins profonde et leur surface plane est légèrement creusée. Leur densité est plus forte. Après avoir été cueillis, les grains doivent subir plusieurs traitements (tamisage, traitement par voie humide ou sèche, triage, calibrage, ensachage) avant d'être acheminés vers leur pays de destination où ils seront torréfiés, refroidis, moulus et finalement infusés.
Doux
Sensation gustative secondaire caractérisée par l'absence de toute sensation dominante sur la langue, si ce n'est une légère sécheresse, causée par une concentration de sels suffisamment élevée pour neutraliser les acides mais non les sucres. Caractéristique que l'on retrouve souvent dans les cafés arabica lavés de Santos, au Brésil.
Lavé
Il est question d'un café lavé lorsqu'il a été traité par voie humide.